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Texte Prophéties - Nouvelle Fantastique

Discussion dans 'Vos créations' créé par Dreadroot, 11 Nov 2015.

  1. Dreadroot

    Dreadroot Bûcheron

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    Prophéties

    14 décembre 1958.

    Michel s’extirpa du canapé, s’habilla de quelques vêtements et se dirigea vers le cabinet où il se regarda quelques secondes. Il trouva sa barbe bien longue, alors il se rasa et se fit une entaille à la joue droite. Puis il se réveilla brusquement sur le canapé. Encore un foutu rêve prémonitoire, se dit-il. Depuis qu’il avait été renversé par cette maudite voiture deux jours auparavant, il souffrait de visons prémonitoires étranges. Encore une fois, il se leva, se dirigea vers le cabinet où il se rasa et se coupa à la joue droite. Ah ! L’avenir est inévitable et l’inévitable reste à venir, grommela-t-il.

    Plus tard, en route vers un bureau de consultation, il s’arrêta au bord d’une ruelle. Sur le coup, il avait cru apercevoir quelque chose frétiller au fond des ténèbres. Une espèce de zone d’ombre plus envoutante et plus noire se contrastant par-dessus la pénombre grise à l’autre extrémité de la venelle. Ce n’est qu’un chat… Un très grand chat, pensa-t-il en se rapprochant malgré lui du voile ténébreux. À quelques mètres, l’ombre se mit à disparaître peu à peu, dévoilant ainsi quelques caisses de bois recouvertes d’une mince couche de neige. Michel proféra quelques jurons et se traita d’idiot avant de reprendre son chemin. Trois heures plus tard, il sortit du bureau du psychologue. On l’avait qualifié d’absurde personnage, de charlatan et finalement de désorienté psychologique, plutôt ironique pour la situation, songea-t-il.

    Le soir vint et Michel retourna chez lui. Il monta l’escalier principal du bâtiment, longea le premier corridor à gauche et arriva face à une porte numérotée. Là, alors qu’il tournait la clef dans la serrure, il entrevit dans le reflet de l’œil magique incrusté sur la porte une forme indistincte, un peu comme un nuage de gaz. Il essaya de se retourner, mais son corps ne répondit pas. Plus la chose approchait, plus Michel sentait un froid imposant l’envahir. Ses mains tremblaient sur la poignée givrée, ses yeux allaient et venaient dans tous les sens en quête d’une solution et des frissons lui parcouraient l’échine. Il se mit à penser : « Non… Non ! Je ne peux pas mourir là… Non je ne veux pas ! Pitié, faites que ce soit mon imagination... Un voisin, n’importe quoi ! Bon Dieu, aidez-moi ! ». Ses supplications furent vaines : la brume noire continua de s’approcher dans le reflet tout aussi noir de l’œil magique.

    Au moment où l’entité le toucha, Michel se réveilla en sursaut devant le miroir du cabinet situé dans son appartement. De la sueur coulait de son front, ses vêtements étaient trempés et il respirait à vive allure. Bordel de rêve prémonitoire à la con, s’exclama-t-il d’un ton rassuré. Il commença ensuite à se questionner : « Bon… Je n’ai plus ma barbe, donc ça c’était bien réel. Il ne reste qu’à savoir si le reste de mes souvenirs est réel. ». Avait-il vraiment vu cette chose au fond de la ruelle ? Était-il vraiment allé consulter un psychologue ? Michel resta à divaguer devant le cabinet quelques minutes, tentant en vain de distinguer le vrai du faux. Il se regarda une dernière fois dans le miroir et déclara à haute voix : « Ce n’est pas réel, c’est évidemment dû au traumatisme à la suite de mon accident… Oui c’est ça ! C’est à cause de l’accident ! ». À l’instant où il prononça ces mots, la porte de l’appartement s’entrouvrit et laissa entrer une brise glaçante. Les poils du tapis gelèrent, les vitres se couvrirent de givre et le miroir du cabinet craqua sous le froid. Michel se recula et tomba dans la baignoire. Une forme noire gélatineuse s’avança sur le seuil de la porte, un peu comme un mollusque qui se traînait. Elle s’arrêta devant la porte de la salle de bain et contempla de ses yeux inexistants le visage horrifié de sa prochaine victime. Un bruit strident fendit le silence et tout devint noir.

    12 décembre 1958.

    Michel, ayant terminé de se raser, termina d’écrire les dernières phrases de son livre. Il était bien content de cette finale, malgré le fait que c’était la justification qu’avait utilisée le chauffard de cette maudite voiture après l’accident de ce matin. Heureusement que Michel s’en était tiré sans aucune égratignure. Michel signa la fin du livre de son nom : « Michel Notredame »*. Puis, il ferma le livre et le déposa sur la table de chevet couverte d’une fine neige. Ensuite, il marcha pieds nus d’un pas rapide sur le tapis congelé en direction du cabinet et regarda la blessure à sa joue droite. Il savait déjà ce qui allait arriver, il l’avait vu… Il l’avait écrit. Le voile noir se faufila sous la porte et se dirigea vers Michel. Ce dernier sentit la satisfaction l’envahir, il avait terminé son livre et tout se passait comme il l’avait prédit. On trouverait son corps glacé d’ici quelques jours et sa nouvelle œuvre serait un succès assuré. Il repensa, avant de sombrer, à la dernière phrase de son livre : « L’avenir est inévitable et l’inévitable reste à venir ».
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    * Michel de Nostredame, plus connu sous le nom de Nostradamus, est un apothicaire français ayant vécu dans les années 1500. Il est célèbre pour avoir écrit un recueil de prédictions s’intitulant « Prophéties ». Certaines de ses prédictions sont, plus tard, confirmées ; ce qui le rend éventuellement populaire par-delà le monde.
     

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